indiscrétion chez les Forgefer

[maelona]

Aujourd'hui encore, Sillvalt dut honorer un de ses contrats d'amuseur public.Il s'agissait ce soir d'une réjouissance offerte par la famille Forgefer à l'un des leurs, le jeune Ghilles, fraîchement intronisé forgeron de Qeynos aux côtés des siens. L'évenement prit place dans la demeure familiale, en Qeynos Nord. Tous les convives étaient enfin réunis pour vingt heures lorsque votre dévoué barde entra en scène. Il commenca par quelques chants enjoués, enchaîna par deux contes, ceux ci entrecoupés par une complainte réclamée fièvreusement par la doyenne de la famille, et termina par quelques tours de passe passe mil fois interpretés. Comme à son habitude, il se dirigea alors vers son commanditaire pour recevoir sa maigre retribution, l'empocha et accepta de rester lorsque le maître de maison le convia à finir la soirée en tant qu'invité. Les bardes sont d'excellente compagnie et cet adage permettrait ce soir encore à Sillvalt d'entendre et d'écouter à loisir les discussions d'une famille en vue de Qeynos.Voilà l'essence de ce qui fut dit de plus intéressant ce soir :- un dénommé Apillas Teus, un humain, en tout cas en apparence, aux dires des Forgefer, aurait passé une commande de quinze épées courtes et quinze espadons avec crédits illimités et matériaux de premier choix pour leur fabrication, tels auraient été ses mots. L'humain portait une bague de pouce, et de cela les Forgefer s'en souviennent car il ne cessait de l'ajuster pour qu'elle tienne en place. Une armoirie y figurait, peut etre deux lances entrecroisées ou une croix formées de flèches, ils ne furent pas plus clair. Apillas Teus logerait au port de Qeynos en attendant la livraison de sa commande.Sillvalt tâcherait d'en savoir plus sur cet Apillas Teus en questionnant les hôtes du port. - le nommé SerreSang auraient été vaincu sur les Steppes du Tonnerre par quatre jeunes aventuriers, deux elfes charmantes, un humain armé d'une lance et un ratonga élégamment vêtu.Il pense immédiatement à ses compagnons qui se sont bien battus la nuit précédente.SillvaltSimple Barde de QeynosLes Griffes d'Argent

[maelona]

A propos d'Apillas Teus.Les habitants du port sont plutôt taiseux et lorsqu'ils daignent parler il est difficile d'en obtenir des informations valables. Toutefois, ma tenacité paya une fois encore et l'un d'entre eux plus bavard et fiable que les autres m'en dit plus sur l'homme de mon enquète, Apillas Teus.Il semblerait que cet humain arrivé il y a de cela deux nuitées à Qeynos soit à la tête d'une organisation nébuleuse. Il aurait passé une commande importante à la famille Forgefer, comme nous le savons déjà, la plus belle commande de l'année en cours d'ailleurs aux dires d'un membre de la dite famille. Il restera au port le temps de la préparation de la commande. Il sortirait peu et ne parlerait qu'aux Forgefer.Ce fût à peu près tout ce que je soutirai au quidam du port.Quel type d'organisation, cela ne me fut pas confié. Quel but poursuit cette organisation, je ne l'apprendrai pas de cette bouche.Je dois pourtant continuer mes investigations, je ne sais pas pourquoi, je ne sais quelle force me meut : un préssentiment, une intuition ou simplement un passe temps pour tuer l'ennui de mes longues soirées de célibataire ... cependant je me l'impose comme un rituel, comme un impératif.SillvaltSimple barde de QeynosLes griffes d'Argent

[maelona]

une nouvelle nuit passée au port, de nouvelles informations sur Apillas Teus.La nuit, le port est calme, les habitants goûtent un repos mérité après une journée de labeur ou d'exploration et ne traînent sur le dock et dans les rues que les gardes et les âmes en peine errant à la recherche de réponses. Je questionnai donc les hommes d'armes de Qeynos en premier à propos de l'humain, mais aucun ne semble l'avoir croisé ni même vu. Les quelques badauds, que je trouvai ensuite, ne me furent d'aucune aide.Je décidai alors avant de rejoindre ma couche de passer au négociant qui tient boutique sous le port. Après une longue discussion avec le vendeur sur les prix astronomiques qu'il pratique, discussion que nous aurons surement lors de ma prochaine visite et encore à la suivante, nos regards se tournèrent sur un humain qui sortit du puits, seule entrée pour acceder à ce négociant, ses habits trempés, la mine sombre. Nous décidâmes de mettre fin à notre sempiternelle querelle et je pris congé. En partant je ne pus m'empêcher de croiser l'humain et de remarquer que celui ci souffrait d'une manie gestuelle affectant son pouce. Une fois sorti et retourné au sec, je pris la direction du dock quant soudain un éclair de lucidité me frappa. Je me remémorai la soirée chez les Forgefer et ce commentaire qui m'avait marqué :L'humain portait une bague de pouce, et de cela ils s'en souviennent car il ne cessait de l'ajuster pour qu'elle tienne en place. Et si c'était cet homme, Apillas Teus, soi disant chef d'une organisation, client des Forgefer et mystérieux personnage.Je fis demi tour et me postai dans l'ombre guettant la sortie de l'humain.Il me faut voir ses mains, si une bague ornée d'une armoirie croisée y figure, j'aurai la certitude qu'il s'agit bien de la même personne. Je rassemblai mes souvenirs et commancai une longue attente :...aurait passé une commande de quinze épées courtes et quinze espadons......deux lances entrecroisées ou une croix formées de flèches, ils ne furent pas plus clair......il restera au port le temps de la préparation de la commande......mais euh, Ninian arrêtez de me taquiner... ..." ...POISSON FRAIS, QUI VEUT DE MON POISSON FRAIS..."Ces mots me réveillèrent en sursaut, l'aube était déjà loin et il devait être dix heures le matin.Les rues grouillaient de monde et le port en pleine activité s'était levé bien plus tôt que moi. Je m'étais endormi, assommé par la fatigue, trahi par le sommeil. J'avais raté l'humain et je n'aurais sans doute plus une aussi belle occasion. Enfin, ce n'est pas si grave, il me reste quelques jours surement pour en savoir plus, je passerai chez les Forgefer et de nouveau chez le négociant. J'en apprendrai encore ce soir.Je me redressai et glissèrent alors de ma tunique des pièces de cuivre. Les habitants du port m'avaient jeté des pièces pensant avoir affaire à un nième malheureux couchant dehors, sans logis, sans famille.SillvaltSimple Barde de QeynosLes Griffes d'Argent

[maelona]

visite aux Forgefer et au négociant.Je décidai de rendre visite à mes derniers emloyeurs, espèrant bien en savoir un peu plus sur l'humain de mes recherches. Arrivé chez les Forgefer en Qeynos Nord, j'entrai d'un pas décidé dans le hall des ventes. Personne. J'appelai plusieurs fois ... aucune réponse. Seraient ils tous au travail? Je passai alors du côté de la forge propement dite. La salle n'était que chaleur et bruits. Cette chaleur prit possesion de moi au moment même où je posai le pied à l'intérieur - c'était à la limite du supportable, du respirable - de plus, associée à ce vacarme, elle en était douloureuse au point d'en alterer la vue.Toutefois, je pénétrai plus avant et marchai vers le jeune Ghilles. Je haussai la voix pour me faire entendre du jeune Forgefer et lui demandai le plus naturellement du monde s'il avait des nouvelles de l'humain à la bague de pouce - il faut quelque fois parler sans détour, franchement et directement pour ne pas éveiller de soupçons. Il me répondit : "... je sais rien de lui ménéstrel, tout ce que je peux dire, c'est qu'on travaille pour lui en ce moment et même qu'on dort pas beaucoup à cause de lui... va voir le père, il t'en dira plus ...".Hum, parler à un gamin est une chose, cela peut passer inaperçu, mais quant à parler au patriarche en personne, c'en est une autre. Je n'en apprendrai pas plus de cette famille aujourd'hui.Me voilà donc en chemin pour le port et ce cher négociant. Trempé pour ne pas changer, je m'avancai vers lui et lui remémorai notre dernière rencontre, ainsi que l'arrivée de l'humain juste avant mon départ. Je lancai mes questions. Il m'expliqua que l'homme portait effectivement une bague de pouce, bague qu'il essaya en vain de lui acheter d'ailleurs, mais qu'il ne put qu'observer, ayant pris fermement le poignet de l'humain pour mieux la regarder, avant que celui ci ne se libère d'un geste gracieux et étrangement rapide." Deux flèches entrecroisées". Le blason réprésente deux flèches entrecroisées, du travail précis et ce sur un matériau noble. Et je peux croire cette fripouille de négociant, les bijoux le connaissent, bien plus qu'il ne veut bien l'admettre.Le gars, comme il l'appela toute la discussion, voulait lui acheter des talismans et runes. Beaucoup, trente au total, et avec pour mot d'ordre, protégeant des dégâts tranchants, perforants et contondants. N'ayant pas autant d'objets magiques à disposition, il lui répondit qu'il faudrait attendre la prochaine livraison qui aurait lieu la semaine suivante. C'est à peu près tout ce qu'il me révela. Il me montra seulement en guise d'au revoir le bon de commande signé de la main de l'humain. On pouvait y lire Apillas Teus.SillvaltSimple Barde de QeynosLes Griffes d'Argent

[maelona]

Je viens de l'apprendre et je vous le livre aussitôt.Un orque, abattu, a été retrouvé ce soir même au port de Qeynos. Un éclaireur. Comment a t il pu arriver jusqu'à nous, éviter les gardes et s'introduire en ville pour finalement y mourir ? C'est chose faite en tout cas et son cadavre retrouvé sur le pavé du port en est la preuve. Aucune trace de combat, le corps ne fut pas traîné.Que venait chercher un éclaireur orque aussi loin dans nos terres, quel but poursuivait il ?Une enquête est en cours, le capitaine de la garde et ses meilleurs hommes y travaillent déjà.De ce que j'ai pu voir et entendre, une information m'apparait plus importante que les autres. L'orque est mort sur le coup, blessé fatalement à deux reprises, blessures causées par une arme à longue portée. En effet le corps gisant de l'orque portait encore les deux flèches qui le terrassèrent lorsque la garde enleva la dépouille.Deux flèches, pas une ou plusieurs, deux flèches, mortellement précises, tuant instantanément leur cible.Deux flèches, ... un nom me vient aux lèvres, ce nom s'impose à moi, je voudrais le crier ...Apillas Teus.Dois je y voir une troublante coïncidence, un étrange hasard ou un fait tangible, nouvel indice pour mes recherches ?Que Tunare me guide.Sillvalt.Simple Barde de QeynosLes Griffes d'Argent

[maelona]

Je l'ai trouvé, je lui ai parlé.Je sais qui il est, ce qu'il fait et veut faire.J'arpentai le port à la recherche de nouveaux indices sur l'humain, le gars dirait le négociant. L'évenement de l'orque a beaucoup bouleversé les habitants du port et il est maintenant difficile de trouver quelqu'un enclin à parler ou quelqu'un de fiable. Des affabulations, des rumeurs farfelues, des histoires sans queue ni tête, oui, mais des faits probants aucun.Et c'est finalement avec le jeune Ghilles Forgefer que tout débuta. Il rôdait lui aussi au port ce soir là. Nous nous rencontrâmes, fortuitement, et nous parlâmes longuement. Ce jeune Forgefer est bien moins innocent et naïf qu'il n'y parait.Apillas Teus l'intriguait. Cette commande, tant d'argent et de discrétion, il n'en fallait pas plus au jeune Ghilles pour jouer à l'espion.Il partait à sa rencontre lorsque je le croisai. Ce fut donc après un long palabre, comme je vous le disais, que je parvenais à l'en dissuader sans avoir avant obtenu de lui le lieu où se terrait l'humain.Excité et nerveux, je me rendis en ce lieu et le rencontrai.D'abord surpris, l'homme, qui pliait bagages et préparait son départ, tenta de fuir mais se ravisa aussitôt lorsqu'il eut fini de me jauger." Jeune Feir Dal, Tunare t'a insufflé beaucoup de tenacité et de courage pour me retrouver, pour venir jusqu'à moi. Que me veux tu ? ". Et nous commençâmes à parler.Je vous expose l'essence du long flot de paroles que nous déversâmes.Apillas Teus est un mercenaire. A sa solde, Trente combattants tous dévoués et fidèles. Ils sillonnent Norrath en quête de contrats, là où la garde Qeynosienne faillit. Ses hommes et lui portent une bague de pouce ornée de deux flèches entrecroisées, leur signe d'appartenance, de ralliement. Son présent contrat concerne les orques et le fort qui protège les docks de Zek : " La porte qui sépare les orques du monde civilisé " employa t il pour définir le lieu. Les gardes du fort sont fatigués par les incessantes attaques orques. Qeynos veut qu'il règle le problème. Et vite. L'éclaireur orque, mort au port, périt de sa main- quel archer !. Les orques savent ce qu'il prépare, cet éclaireur en est la preuve. Il ne peut plus attendre, ce sera sans les armes des Forgefer et sans les talismans. Il partira demain, ses hommes l'attendent en Antonica. Ils livreront bataille lorsque le soleil sera à son zénith.Mes pensées et mes prières les accompagneront en cet instant, lorsque les armes parleront.SillvaltSimple Barde de QeynosLes Griffes d'Argent

[maelona]

Apillas est de retour en Qeynos, il est blessé." Ils étaient trop nombreux, nous étions mal préparés ... ", ce furent ses derniers mots. Il a rejoint la clairière où le chemin se termine.Son commanditaire, son nom fut tu, le congédia et le jeta sur le pavé sans égard pour ses blessures.Sans crédit, sans compagnons -son unique famille- , il périt seul, déshonoré, meurtri dans sa chair et son âme.Le jeune Ghilles trouva le corps peu de temps avant son ultime souffle, car Apillas, dans un dernier effort, parvint à se trainer jusqu'à la forge de Qeynons nord.Ghilles Forgefer me rapporta cette funeste rencontre et les dires du gars Teus." Avant que tu ne partes chercher de l'aide en vain jeune forgeron, écoute mes dernières paroles.Tu remettras ceci à l'elfe *lui tend un morceau de tunique ensanglanté et ficelé à la manière d'une bourse*, tu sais de qui je parle, je vous ai vu ensemble ce soir là. Dis lui ensuite qu'il n'y a rien à comprendre ou à expliquer, qu'il l'accepte comme un présent, un talisman, car il est la première personne depuis longtemps, et la dernière aussi,à m'avoir écoutésans dédain ...sans me juger ... (pause plus longue)jaugant ma valeur par mes yeux, par mon visage, sondant mon âme de son regard posé et doux.Dis lui enfin qu'ils étaient trop nombreux, nous étions mal préparés.Va jeune forgeron, va ... je serai mort à ton retour."Ghilles est sur le pas de ma porte, il me tend encore le morceau de tunique et ne sait qu'ajouter aux mots d'Apillas Teus. Nous restons immobiles tels des statues de marbre millénaires, pour qu'enfin, le cri d'une femme déchire notre léthargie. La garde Qeynosienne est sûrement sur place à présent, ils doivent enlever son corps en ce moment même. Nous nous quittons sans un mot de plus, avec à peine un regard échangé, mais le sentiment tous deux que quelqu'un de bien est mort aujourd'hui.SillvaltSimple Barde de QeynosLes griffes d'Argent

[maelona]

... ficelé à la manière d'une bourse.Je suis assis, plusieurs heures se sont écoulées. Le crépuscule prend possession de Qeynos, l'enveloppant de son manteau voilé, tout sera gris, tout sera gris.Apillas Teus.Le morceau de tunique entre les mains, je me relève ... pour m'asseoir aussitôt. Nul besoin d'ouvrir, je sais ce que contient cette bourse improvisée. C'est son présent, son gage de foi.Qui jaugea l'autre en réalité ce soir là ?Je range le paquet -toujours ficelé- , il se trouvera dans le meuble jouxtant ma couche, dans le premier tiroir.Je partirai demain. Je frapperai lorsque le soleil aura atteint son zénith.Tunare me protègera.

[maelona]

Le ciel fut rouge.Sillvalt, assis en tailleur, regarde ses mains, l'air hagard, ses pensées vagabondent d'Apillas Teus au morceau de tunique ficelé à la manière d'une bourse.Les orques vaincus jonchent encore le sol du champ de bataille, nourrissant la terre de Norrath de leur sang impie.Les catapultes, elles, toisent toujours, menaçantes, le mur d'enceinte du fort, mais nul ne les actionnera plus aujourd'hui.Il n'ira pas plus avant, il le sait, mais demain naîtra et avec lui de nouveaux combats, de nouveaux morts ... litanie incessante.Sillvalt,Simple Barde de QeynosLes Griffes d'Argent/hrp Voila, un texte du barde de la guilde, je vous conseille de l'imprimer et de le lire, c'est plus pratique pour les yeux ..Merci Sillvalt pour ce texte et les autres sur le forum Bonne Lecture amis d'Everquest